« Le pic des abattages d’ovins est de plus en plus étroit » à Pâques

« Les abattages d’agneaux pour Pâques ont lieu sur une période de plus en plus courte, observe Cassandre Matras, de l’Institut de l’élevage. S’ils se déroulaient sur trois semaines à un mois, il y a quelques années, ils se sont concentrés sur deux semaines en 2024 et seulement une en 2025. Cela explique aussi que ce pic soit monté plus haut cette année, même si sur la totalité de la période, les abattages sont plus faibles que les années passées, en partie du fait de la mortalité et des problèmes de reproduction liés à la fièvre catarrhale ovine (FCO). »

« La situation n’est confortable pour aucun des acteurs de la filière »

« Cette situation résulte des incertitudes du marché. Beaucoup de questions étaient en suspens au sujet de la capacité des éleveurs à pouvoir finir des agneaux à temps alors que leurs troupeaux avaient souffert de la FCO en 2024. La distribution s’interroge toujours aussi sur la capacité des acheteurs à s’intéresser à cette viande dans un contexte de pouvoir d’achat limité. Bref, la situation n’est confortable pour aucun des acteurs de la filière. Les éleveurs sont toutefois parvenus à approvisionner le marché à temps, mais il a été difficile pour l’aval de gérer autant de marchandise sur un laps de temps aussi court. »

« Il semblerait par ailleurs que dans certains magasins une partie de cette viande ovine, aussi issue de l’importation il faut le rappeler, soit restée dans les bacs après Pâques, complète Cassandre Matras. La mise en avant d’autres viandes par les distributeurs craignant de ne pas pouvoir disposer de suffisamment d’agneaux pourrait en partie expliquer ces invendus. »